PROJET lycée régénératif

Quel lycée pour demain ?

Par Franck Cucheval, publié le vendredi 13 octobre 2023 07:20 - Mis à jour le mardi 12 décembre 2023 21:30

Chaque année, la dérive climatique se fait de plus en plus prégnante. Face à cela, la communauté éducative impulse un grand projet visant à repenser notre lycée sous tous ses aspects avec un soucis d'adaptation, de résilience et de décarbonation.

Il est des rencontres qui donnent naissance à des projets cherchant à « réparer le vivant ». Le projet « lycée régénératif » est de ceux-là. Né lors de la semaine de l’orientation de novembre 2022 avec la venue de monsieur Venturini, membre de la C.E.C. (Convention des Entreprises pour le Climat) Bourgogne Franche-Comté, le projet a pris son envol sous l’entreprise dynamique de madame Vigneron, proviseure -adjointe, bientôt rejointe par madame Lombaert, professeure d’économie-gestion.

Réparer le vivant, voilà un projet bien ambitieux. Certes. Mais l’urgence est là, car le réchauffement climatique n’est pas à notre porte, il est déjà dans notre maison, il n’est pas affaire de futur mais s’ancre dans le passé et agit sur le présent. Chacun le sait, le ressent et souvent l’éprouve dans sa vie quotidienne. Des vagues de chaleur -plus précoces, plus intenses, plus longues- aux pluies torrentielles qui font déborder les cours d’eau de nos contrées ; des méga-feux aux cyclones qui touchent gravement tous les pays mais plus encore les pays pauvres, le dérèglement climatique s’accentue d’année en année. Songez simplement qu’entre 1970 et 2010, les dommages dus aux inondations, en France, ont été multipliés par 25 ! Et les derniers chiffres sont encore plus alarmants. Autre conséquence, et non des moindres, le déclin de la biodiversité tant dans les écosystèmes marins que terrestres alors qu’elle est essentielle dans la lutte contre le réchauffement. Réchauffement climatique et biodiversité sont indissociablement liés.

La raison de ce dérèglement climatique ? Une seule réponse : l’activité humaine qui provoque l’émission de gaz à effet de serre, responsables de l’augmentation de la température. N’en déplaise aux complotistes, climato-sceptiques, fâcheux ou importuns de tous poils et quoiqu’ils en disent, l’augmentation des températures et sa conséquence directe, la hausse des événements climatiques extrêmes, est une réalité. L’énergie primaire -celle contenue dans les ressources naturelles - consommée dans le monde provient, encore aujourd’hui, à plus de 80% du fossile (gaz, pétrole, charbon) vecteur de l’effet de serre.

Il s’agit donc d’agir, chacun à son niveau, des « petits gestes » quotidiens à l’échelon des nations ; en somme, du local au global. 
Le local, pour nous, c’est le lycée. Ce projet de lycée régénératif en lien avec la C.E.C. Bourgogne Franche-Comté vise à participer significativement et activement à la décarbonation de nos activités en agissant sur l’ensemble des leviers qui sont les nôtres. Première étape, création d’un COPIL (Comité de Pilotage) pour contrôler l’état d’avancement du projet et prendre les décisions. Du COPIL émergent 6 groupes de travail composés de représentants de l’ensemble des membres de la communauté éducative, des élèves aux agents en passant par les enseignants et les parents, montrant ainsi sa cohésion.

Chacun de ces 6 groupes travaille sur une thématique précise telle que la réduction de notre empreinte carbone par l’augmentation du nombre d’internes (plus d’internes entraîne moins de déplacements quotidiens) ou bien la réduction de la chaleur dans les cours par la végétalisation. Les actions se déclinent à moyen ou long terme (de 2 à 5 ans). Dans le même temps, le lycée s’engage dans la démarche de labellisation E3D-Eco lycée.
La feuille de route du lycée en matière environnementale est donc claire ; la démarche, engagée cette année, irréversible. C’est avec un enthousiasme non dissimulé qu’adultes et élèves du lycée Chevalier d’Eon œuvrent de concert pour leur territoire.